Ce que les artistes en disent

Christine Horman

« La fille de verre » je me suis inspirée de… du personnage de Cervantes « L’homme de verre » qui… qui n’a pas la maladie des os de verre comme « La fille de faïence », c’est « La fille de faïence » dont je voulais parler. Mais qui est… qui est plutôt dans sa représentation mentale, qui se croit en verre. Et donc il voyage de village en village. On vient un peu le consulter comme un oracle. Et il voyage dans une charrette emplie de paille tout ça. Par exemple j’ai été volé cette image, qui est une image littéraire, métaphorique, et tout ça de Cervantes. Et qui tout d’un coup devient concrète, devient un vrai personnage. Et tout ce travail là moi je trouve que c’est un travail assez passionnant.

Ben c’est à dire que « La fille de faïence » c’est… alors ça aussi c’est un personnage qui vient de loin parce que, quand j’avais justement été la première fois sur scène avec Isabelle Puissant et tout ça, et qu’on racontait un peu notre vie en conte, moi j’étais la fille de verre. Alors c’est devenu ici « La fille de faïence » parce que voilà. Et là je parle de moi. Puisque j’ai la maladie des os de verre. Et je trouve que c’est une… en soi… d’ailleurs on retrouve cette maladie dans… il y a un film de Incassable là. Unbreakable. On trouve aussi un personnage comme ça dans Amélie Poulain. Qui est… alors il a des coussins partout pour ne pas se casser. Donc je… c’est une maladie qui… où l’imaginaire… qui parle… qui peut être métaphorique. Et quand… j’en avais parlé avec une amie qui est espagnole et qui adore Cervantes, c’est elle qui m’a parlé de l’homme de verre. Et donc j’aime bien ce personnage et du coup obligatoirement j’ai été le rechercher. Elle est devenue « La fille de faïence ». Je l’ai vue plus recroquevillée. Mais je l’ai vue dans son attente. J’ai vu le fait qu’elle peut avoir une force intérieure. J’ai vu aussi avec l’idée de faïence, de cristal et tout ça qu’il peut y avoir… on peut voir dans l’avenir, j’ai un peu lu des trucs sur la boule de cristal.

Et puis j’ai vu cette force aussi qui… qui peut initier un départ. Où tout le monde peut suivre. C’est un peu tout ça que ce personnage-là porte. Il porte aussi le fait qu’il… qu’elle perçoit quelque chose du danger. Et qu’elle arrive à nommer. Dans sa boule de cristal, elle voit les rois, qui sont fous. Elle voit cette image et le fait qu’elle peut, qu’elle en a pas peur, de voir et ils sont enfermés dans sa boule, elle peut du coup dire « On peut fuir. Ils sont fous quoi. C’est tout simple en fait. Ils sont fous. On part ». Et de pouvoir nommer ça, voir objectiver c’est… c’est… ça libère.