Batis Najoua | 2017

Progrès eugéniques : de l’oxymore au pléonasme ?

En juin 2017, la ministre Maggie De Block, en charge de la Santé publique, annonce que le gouvernement dégage un montant de 15 millions d’euros pour le remboursement de 100 000 tests visant à détecter la trisomie 21. Ce test, initialement coûteux, passera sous la barre des 10 €. Et sur ce coup, la Belgique devient le premier pays européen à proposer cette quasi-gratuité.

Il est à noter que, une fois dépisté, l’embryon possédant 3 chromosomes 21 – au lieu de deux –  fait l’objet d’une interruption médicale de grossesse (IMG) dans plus de 90 % des cas en Belgique, mais aussi en France, en Allemagne ou en Grande-Bretagne. En Islande, ce taux atteint 100 %. Le Danemark se donne quant à lui une trentaine d’années pour « éradiquer » la trisomie 21.

La détection de la trisomie 21 mène quasi automatiquement à l’interruption médicale de grossesse. Pourtant, personne ne s’en indigne. Mieux, il apparaît comme médicalement, socialement et politiquement admis et acceptable de diminuer le nombre de naissances d’enfants en surnombre chromosomique.