Talissa MUPOY |  21 octobre 2021

Un frein à l’octroi d’allocations résiduaires ?

En contact permanent avec des personnes en situation de handicap, de maladie grave ou invalidante et de leurs proches, notamment via notre contact center, nous dressons très régulièrement un constat sur lequel il nous semble important de s’arrêter : percevoir des revenus de remplacement de la sécurité sociale (de la mutuelle ou de chômage) fait trop souvent obstacle à l’octroi d’une allocation pour personne en situation de handicap (régime résiduaire). Ou bien, lorsqu’elle est octroyée en complément des revenus de remplacement, elle est parfois très peu élevée. Cela, alors que le but d’une telle allocation est de faire face aux coûts supplémentaires liés au handicap.

Bien que l’on puisse noter des progrès récents dans la législation en la matière (qui date de 1987), comme la récente suppression du prix de l’amour et la possibilité de bénéficier des allocations personnes handicapées dès l’âge de 18 (au lieu de 21) , des inégalités persistent. Le Conseil National Supérieur Personnes Handicapées (CSNPH ) le souligne dans son avis n°23 de 2020

« les 2 présentes réformes « prix du travail » et « prix de l’amour » adoptées isolément introduisent de nouvelles tensions très fortes entre catégories d’allocataires. Il n’est jamais souhaitable d’opposer les groupes entre eux. » En effet, les oubliés de la réforme, ce sont, entre autres, les personnes isolées ayant un revenu de remplacement de la mutuelle ou du chômage. Rien n’est prévu pour eux dans les récentes évolutions législatives alors que le mode de calcul des allocations résiduaires leur est défavorable.