Esenca | 23 décembre 2013

L’accès aux soins de santé de qualité en question

Dans le cadre de l’accès aux soins de santé pour tous, la méconnaissance du français ou d’une des autres langues nationale(s) peut constituer une barrière non négligeable à différents niveaux. Ainsi, une prise de rendez-vous, une discussion avec le médecin, la compréhension d’une posologie ou encore le renvoi vers un spécialiste, … se révèlent difficiles voire carrément problématiques.

De nombreuses études ont clairement mis en évidence que des soins de santé de qualité nécessitent une bonne communication entre médecins et patients. Toutes ces difficultés paraissent relativement évidentes lorsqu’on parle des personnes appartenant à une minorité linguistique n’ayant pas appris une des langues du pays ou lorsque l’on parle de personnes d’origine étrangère (primo-arrivants, réfugiés, etc.).

Dans le cas des personnes sourdes, la problématique est la même, bien qu’elle se décline quelque peu différemment. En effet, la personne sourde fait partie d’une minorité linguistique, par ailleurs reconnue en Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2003, avec une culture qui lui est propre. Cependant,  contrairement à d’autres minorités linguistiques, elle ne peut pas décider d’aller apprendre le français ou le néerlandais pour avoir un meilleur accès aux soins de qualité.

Si nous nous intéressons à cette question, c’est que de nombreuses études démontrent que les barrières linguistiques présentes dans le cadre de la santé, mettent à mal la qualité des soins dispensés. Il nous semblait alors pertinent, en tant qu’association défendant le droit des personnes handicapées, attachée au réseau de Solidaris-Mutualité Socialiste, d’étudier la question.

La présente étude tente d’identifier les difficultés rencontrées par les personnes sourdes dans l’accès aux soins de qualités. Pour ce faire, nous aborderons, en nous basant sur d’autres études, la question des minorités culturelles face au monde médical et les parallèles existants dans le cas de la communauté sourde. Nous terminerons la première partie en développant notre hypothèse générale. La seconde partie se voudra plus pratique avec une description de la  méthodologie utilisée pour la réalisation de cette étude ainsi qu’une analyse des résultats. Le tout sera suivi d’une discussion par rapport à ces résultats et des propositions de pistes et de recommandations.